Qui suis-je ?

 

C’est une pièce sonore qui s’appelle  "Qui suis-je ?¨. L’inspiration est venue de mon expérience personnelle. Elle date de mon arrivée en France. A ce moment là, je suis confrontée à un environnement étrange, confrontée aux conversations des gens, à leur façon d’être, à une culture inconnue et un mode de pensée incompris. 

Chaque jour je me pose la même question « Qui suis-je?, Qui suis-je ? Qu'est-ce que je fais ? Pourquoi suis-je ici ? Là ? Maintenant ? Qu'est ce que je veux ? » etc

Comme un processus répétitif pour reconstruire mon être, surtout mon mental et mon esprit, je me suis mise dans une situation étrange ! un peu abîmée, ma vision du monde se modifie. 

¨ Qui suis-je ¨ c’est une question philosophique menant au monde ¨suprasensible¨. Tandis que la philosophie orientale, notamment bouddhiste ou  zen, se vit au travers de l’intuition, de la vision soudaine et non définie. Chaque moment est une reconnaissance immédiate du réel. Si bouddha est représenté les yeux fermés, ce n’est pas parce qu’il ferme les yeux sur le monde mais parce qu’il regarde en lui pour mieux le comprendre, pour mieux comprendre la vérité. 

« Qui suis-je ? » A qui puis-je poser la question ? Qui peut me répondre ? Personne n’en est capable. Gille Deuleuze dit ¨ On est devenu soi-même imperceptible dans un voyage immobile. Puis rien ne peut se passer,  cette passer. 

J’ai diffusé cette phrase, Qui suis-je? », dans l’espace et enregistré en même temps, puis répété et réenregistré la reprise de la reprise sans arrêter. J’ai mis les ¨reprises¨ ensemble. 

Ma parole comme motif de la pièce du son, petit à petit devient comme  une ¨musique¨ floue par la résonance de l’espace, elle disparaît dans l’espace. La forme de ma voix était comme si je me mettais entre deux miroirs, pour que mon regard et ses reflets se répercutent un million de fois, inépuisable, infini. La pièce était MOI. Chaque phénomène expérimenté depuis mon arrivée en France m’a imprégnée de nouvelles ressources culturelles, comme le reflet dans le miroir, comme les reprises de ma voix. A la fin, j’ai trouvé la réponse à ma question, c ‘est : « cette pièce ».

Dans l’espace et le temps infini, je construis le chemin de mon être dans un parfum de liberté.